COMPRENDRE

Les Cotes

Dans l’étude d’une course et avant de parier, il est indispensable pour un turfiste de bien comprendre le système de cotation des chevaux. Savoir si un cheval est considéré comme un favori ou un outsider permet de mieux choisir quel type de pari associer à son pronostic et adapter sa mise.

La cote est une indication qu’il faut prendre en compte, mais il ne faut pas se baser uniquement sur elle pour établir son choix au moment de faire le papier. Ce serait trop facile de ne jouer que les petites cotes pour gagner aux courses. Avec de l’expérience, un parieur doit être capable de repérer les courses dans lesquelles les favoris ont de grandes chances de s’imposer et l’inverse lorsqu’il cherche à toucher des outsiders à grosse cote. Il doit savoir repérer les cotes intéressantes en fonction de la qualité et du potentiel d’un cheval afin de réaliser une belle opération.

LA COTE

La cote est le rapport supposé qu’un parieur va toucher en misant sur le cheval de son choix. Une cote est attribuée à chaque cheval d’une course, elle est calculée en fonction de l’argent qui a été misé sur lui. Elle peut se lire avec un chiffre entier mais aussi sous forme de fraction. Cela peut paraître compliqué mais en réalité c’est très simple.

Lorsque la cote d’un cheval est de 5 ou 5/1 (qui se dit 5 contre 1), cela signifie que si un parieur joue 1 sur ce cheval il empoche 5. Soit 4 de bénéfices si l’on enlève la mise de 1.

Il arrive parfois aussi que les spécialistes disent d’un grand favori qu’il est à 5 pour 10, cela signifie que si un parieur joue 10 sur ce cheval il empoche 5 de bénéfices. C’est une façon plus simple de dire que la cote du cheval est à 1,5 ou 1,5/1.

A l’inverse des paris sportifs, les cotes des paris hippiques ne sont pas fixées à l’avance. Ces dernières évoluent en temps réel en fonction du choix des parieurs. L’ensemble des parieurs faisant constamment évoluer les cotes jusqu’au départ de la course, il est impossible pour un turfiste de savoir précisément à l’avance combien il va toucher. 

– Plus un cheval est joué, plus sa cote est basse, plus théoriquement sa chance de gagner est élevée.
– Plus un cheval est délaissé, plus sa cote est haute, plus théoriquement sa chance de gagner est faible.

Les paris hippiques sont mutualisés, cela signifie que les gagnants récupèrent l’argent des perdants moins les parts des opérateurs de paris, de la société organisatrice des courses et des taxes prélevées par l’Etat. Chaque opérateur de pari (bookmaker) possède sa propre cote. Le PMU, longtemps seul opérateur à pouvoir proposer des paris sur les courses hippiques, reste le leader français.

• Comprendre le bandeau des cotes PMU de la chaîne Equidia

• Calculs des rapports en fonction des cotes. Lorsqu’un parieur joue un cheval en simple gagnant, le rapport probable est facile à calculer, pour les rapports du jeu simple placé, des couplés, des trios et autres jeux, il est impossible de connaître les rapports probables à l’avance.

– Les rapports sont faibles lorsque les favoris sont à l’arrivée.
– Les rapports sont élevés lorsque les favoris ne sont pas à l’arrivée.

Si vous partagez un gâteau avec 5 amis, vous aurez chacun une bien plus grosse part que si vous devez le partager avec 20 personnes. C’est exactement la même chose avec les rapports des courses, plus il y a de favoris à l’arrivée, plus il y a de parieurs gagnants, plus les gains sont partagés et plus les rapports sont faibles. Avec de l’expérience, un turfiste doit avoir une idée des rapports probables en fonction des arrivées possibles.

«PRISE» ET ENJEUX: SAVOIR INTERPRÉTER UNE COTE

Avant l’apparition des paris sur internet et la possibilité de jouer n’importe quand et n’importe où, un cheval qui était très joué le matin signifiait que beaucoup de parieurs et professionnels étaient passés par le café du coin pour miser sur lui avant d’aller travailler.

Les premières cotes PMU du matin donnaient ainsi de précieuses indications sur d’éventuels bruits autour d’un cheval. Ceci n’est plus tout à fait le cas aujourd’hui après l’arrivée d’internet et la multiplication d’autres opérateurs de paris que le PMU. Un cheval très joué le matin reste tout de même un gage de confiance, certains turfistes et professionnels n’étant pas prêts à changer leurs habitudes, préférant leur point de vente PMU à internet.

Cependant, comme environ 60% des mises sont placées dans les 5 minutes avant le départ d’une course, il y a donc souvent des fluctuations significatives entre la cote du matin, qui est basée sur les jeux enregistrés sur le réseau PMU (points de vente) et celle observée quelques instants avant la course qui comprend les enjeux du réseau PMU ainsi que ceux de l’hippodrome. 

La «prise» sur un cheval représente une baisse de cote significative. C’est un signe qui indique que de nombreux parieurs ou gros joueurs ont choisi d’investir dans les derniers instants sur un cheval faisant baisser spontanément sa cote. Elle indique que le canter ou le heat d’un cheval ont été intéressants ou que les bruits autour d’un cheval sur l’hippodrome sont favorables.

A l’inverse, même si ça ne se vérifie pas dans tous les cas, la cote d’un cheval favori remontant sensiblement avant le départ n’est pas bon signe. Cela signifie que les parieurs pouvant avoir été refroidis par des informations venant de l’entourage du cheval ou par un échauffement trahissant quelques défaillances ont choisi de miser sur d’autres chevaux.

Aujourd’hui, internet permet de jouer dans les derniers instants avant une course, on peut alors plus facilement observer et miser sur les «prises» remarquées dans les dernières minutes avant le départ.

Exemple de «PRISE» dans une course (geny.com)

La cote de 11h32 est celle du matin avant l’ouverture des opérations sur l’hippodrome. Elle correspond aux paris enregistrés depuis le matin sur le réseau PMU.

La dernière cote est la cote finale enregistrée juste après le départ de la course.

– On peut remarquer que le cheval 1 a vu sa cote énormément baisser passant de 12 le matin à 5,7 en cote finale. Cette «prise» était justifiée car le cheval 1 a gagné la course.

– Le cheval 2 faisait partie des favoris et des chevaux les plus joués le matin. Il a vu sa cote continuer de baisser passant de 5,1 le matin à 3,3 en cote finale. Il finit 2ème.

– Le cheval 10, favori des parieurs le matin, a vu sa cote remonter et ne s’est pas placé à l’arrivée de la course justifiant la hausse de sa cote.

– Le cheval 4, autre favori le matin, a vu sa cote sensiblement remonter avant le départ passant de 5,4 le matin à 10 en cote finale. Cette remontée anormale a été justifiée par une 5ème place.

Dans cette course, même en étant débutant et sans faire le papier, l’analyse de la fluctuation des cotes aurait été un indicateur pour trouver les chevaux à l’arrivée.

• La masse des enjeux est une donnée importante lorsque l’on étudie les fluctuations d’une cote car elle représente la somme cumulée par l’ensemble des parieurs. Si la masse des enjeux d’une course est très faible, quelqu’un qui investit 100€ sur un cheval peut faire baisser sa cote d’un coup. Alors que dans une course où la masse des enjeux est élevée (ex: course Quinté+), même si plusieurs personnes investissent de grosses sommes d’argent sur le même cheval, la cote ne bougera pas beaucoup.

Exemples d’enjeux différents 

1- Enjeux quelques minutes avant le départ d’un Quinté+

2- Enjeux quelques minutes avant le départ d’une petite course en Espagne

On peut voir qu’il y a une grande différence entre ces 2 courses au niveau des enjeux. Si il sera plus facile de remarquer une prise dans la petite course espagnole (Exemple 2) que dans le Quinté+ (Exemple 1), la faible masse des enjeux sera à prendre en compte au moment d’évaluer cette éventuelle prise.

Même s’il faut de l’expérience pour analyser cela, la donnée des enjeux est à prendre en compte pour juger des fluctuations de cotes et y voir une indication (prise) intéressante ou très intéressante.

OPÉRATEURS ET COMPARATEURS DE COTES

En juin 2010, la France a ouvert le marché des paris hippiques en ligne à la concurrence, mettant fin au monopole du PMU qui datait de 1930. Cette ouverture a aiguisé les appétits et dès 2010, pas moins de 8 opérateurs de paris avaient demandé et obtenu le droit de proposer une offre de paris hippiques. Quelques années plus tard, en 2015, une plainte déposée par ces nouveaux opérateurs de paris pour concurrence déloyale, a contraint le PMU à séparer ses masses d’enjeux entre les points de ventes, hippodromes, compte téléphonique et son site internet. Aujourd’hui il y a donc 2 cotes différentes pour un cheval entre le réseau internet de PMU.fr et le reste du réseau PMU.

La séparation des masses et l’arrivée de ces nombreux opérateurs de paris, renforce l’idée qu’aujourd’hui si l’on parie régulièrement dans les derniers instants avant une course, il est préférable de posséder plusieurs comptes chez des opérateurs de paris différents. En effet, il arrive très souvent qu’il y ait des écarts de cotes (surcotes) entre les opérateurs. Pourquoi toucher la cote d’un cheval à 5/1 s’il existe une possibilité de l’avoir à 8/1?

Pour ouvrir des comptes chez les meilleurs opérateurs →choisir le bon bookmaker
Comprendre comment comparer les cotes des paris hippiques →comparer les cotes

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